Révision de la constitution du Bénin : la proposition de loi rejetée par les députés

Très attendu, l’examen de la proposition de loi portant révision de la constitution du Bénin a débuté dans la soirée de ce vendredi 1er mars 2024 à l’Assemblée nationale.

La constitution du Bénin sera-t-elle une nouvelle fois révisée ? Cette question sur de nombreuses lèvres pourrait avoir une réponse dans les heures à venir. L’examen de la proposition de loi portant révision de la constitution introduite par le député Assan Séibou a débuté à l’Assemblée nationale.

La séance plénière des députés a débuté dans la soirée de ce 1er mars 2024. La session est présidée par le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou. Les travaux se déroulent en présence du ministre de la Justice et de la législation, Yvon Détchenou. La séance plénière a été ouverte après l’adoption par la commission des lois de la proposition par la majorité des membres.

Des positions antagonistes

La proposition de loi portant révision de la constitution suscite beaucoup de remous au sein de la classe politique. Au sein du parlement, les positions sont tranchées. Les députés membres du groupe parlementaire Bloc républicain, à commencer par l’initiateur Assan Séibou, ont assuré que rien dans la proposition ne remet en cause les fondamentaux et appellent à oser toucher une nouvelle fois la constitution.

Les députés membres du groupe parlementaire Les Démocrates ne veulent entendre parler de révision de la constitution. Pour le député Eric Houndeté, la proposition de loi ne fait pas consensus. Rappelant que le président de la République est contre une révision de la constitution dans le contexte actuel, il affirme que les députés du groupe parlementaire Les Démocrates entendent suivre la position du président Patrice Talon.

Le député Nourénou Atchadé ne pense pas moins. Pour le président du groupe parlementaire Les Démocrates l’ensemble des élus de la nation devraient s’opposer à cette réforme constitutionnelle qui, juge-t-il, « perturbe » les fondamentaux.

Les parlementaires membres de l’Union progressiste le renouveau, jugent que la proposition vient pour corriger les imperfections contenues dans la constitution révisée. Ils suggèrent que les députés acceptent d’amender la proposition afin que des touches puissent être portées à la loi fondamentale.

Début de l’opération de vote

Pour le vote, trois cartons (vert, rouge et jaune) sont disponibles. Le vert représente le oui, le rouge: non et le jaune: abstention. Le premier député à glisser son bulletin dans l’urne est Dénis Fagbémi. Il a voté oui.

La députée Fonton Edmonde Tagnonnanon, élue membre du groupe parlementaire UPR, est la première à voter contre.

Lire aussi : Proposition de révision de la constitution : la loi bientôt en plénière

108 votants

L’opération de vote vient de prendre fin. Cent huit députés sur les cent neuf que compte le parlement ont exprimé leur vote soit directement, soit par procuration. Un seul député n’a pas exprimé son vote. Il s’agit du député Denis Glégbéto, membre du Bloc républicain. Absent à l’hémicycle, l’élu n’a donné aucune procuration pour faire entendre sa voix.

Soixante-onze (71) députés ont voté oui. Trente-cinq (35) ont voté contre la proposition de loi. Et deux députés ont voté abstention.

Par ce vote, l’Assemblée nationale a rejeté la prise en compte de la proposition de loi portant révision de la constitution.